Du mardi 22 novembre
au dimanche 4 décembre 2022

Le Mot du Maire

Longtemps, parée de sa superbe, l’espèce humaine a cru maitriser, mais aussi dominer le Monde. Elle l’a modelé, l’a transformé à volonté. Elle découvre aujourd’hui, inquiète, qu’elle n’est en réalité que l’une de ses composantes. Confrontée à la multiplication des crises elle développe une conscience aiguë de sa vulnérabilité, de sa propre fragilité.

Après une crise sanitaire qui a impacté le monde entier ces deux dernières années, les canons tonnent à nouveau aux portes de l’Europe. L’illusion d’un monde ou du moins d’un continent délivré du fléau de la guerre s’effondre. Chacun fourbit ses armes ou en fournit aux deux belligérants, installant ce conflit dans un temps long. La crainte d’un embrasement mondial ressurgit, de nouveau plane la menace de l’arme nucléaire.

Conséquence directe de ce conflit, nos économies vacillent. Quand quelques-uns engrangent des supers profits et font le bonheur de leurs actionnaires, l’immense majorité de la population ne peut plus, suite à l’explosion des prix de l’alimentation comme de l’énergie, faire face à ses besoins primaires.

Les prix flambent, nos forêts et le monde aussi ! Nous apprenons dans la douleur que le réchauffement climatique n’est pas un mythe. Le rythme mais aussi l’intensité des catastrophes climatiques est en progression constante. Sécheresses, Canicules, Méga-feux, Inondations, Erosion des sols, Montée des eaux, Fonte des pôles et des glaciers, Submersion des terres, impactent violemment et durablement nombre de nos contemporains. Des parties entières du monde deviennent inhabitables avec pour conséquence directe l’accélération des migrations climatiques.

Nous accueillons dès à présent de nombreux réfugiés qui fuient les guerres, les persécutions ou la misère, du fait de la diminution des ressources, notamment en eau, et de la réduction drastique des espaces favorables à la vie nous devrons demain encore plus accueillir….

Nous sommes à la croisée des chemins, il nous appartient d’agir pour que ce ne soit pas le bout du chemin. La terre a déjà connu cinq grandes extinctions. Du fait de nos actions et de notre absence de remise en question la sixième extinction de masse a commencé. Ne nous leurrons pas, l’espèce humaine peut rapidement en être l’une des prochaines victimes. La terre, la nature, n’a nul besoin de nous. 

Il nous appartient de nous sauver nous-même, mais aussi de sauver les générations futures. Des solutions existent. Nous savons qu’elles seront difficiles et douloureuses mais nous n’avons plus le temps ni d’hésiter ni de tergiverser. La situation nécessite des décisions radicales et immédiates, une juste répartition des ressources et des richesses, la limitation de notre appétence sans limite à la consommation et au superflu.

Nous sommes de passage. Nous ne sommes pas le monde, nous sommes juste les dépositaires de celui-ci, d’un environnement que nous partageons avec l’ensemble du vivant, transmis par ceux qui nous ont précédé et qu’il nous appartiendra de transmettre aux générations futures dans un meilleur état que celui dans lequel nous l’avons trouvé. C’est là le vrai sens du mot progrès et ce doit être notre seule ambition.

Si nous sommes de passage, nous nous devons d’être des passeurs, passeurs d’histoire, de mémoire, tirer les leçons de nos erreurs, individuelles comme collectives, et ensemble, être les bâtisseurs d’un nouveau monde, d’une nouvelle histoire pour l’humanité.

Là est l’enjeu et l’ambition du festival Résistances !!!

Nicolas Bourdoune
Maire de Clamecy