Éthnologue, professeur émérite à l’Université Paris Diderot.
Lors d’un séjour chez les Indiens Hopis d’Arizona, tout jeune étudiant, il prend conscience de l’impossibilité de déchiffrer les rouages complexes, voire secrets, qui lient en profondeur cette société. C’est alors qu’il s’impose un retour aux sources… Il fait de son propre village d’origine un terrain d’étude et nous plonge dans la vie rurale et paysanne de Bourgogne, livrant une analyse du milieu agraire côtoyant le monde métropolitain. Dans Le Village Retrouvé (1979), Pascal Dibie décrivait le lieu de son enfance, Chichéry, comme un village traditionnel fleurant bon le terroir. Vingt-cinq ans plus tard, de retour au pays, son constat est nettement moins enthousiaste : le village s’est métamorphosé et la communauté rurale s’est délitée. Observateur attentif, l’ethnologue traque avec finesse les stigmates (du vide-grenier à la prolifération des grandes surfaces spécialisées) d’une campagne qui enfouie peu à peu son passé. « Nous sommes montés dans le train à grande vitesse de la modernité, sans trop nous en apercevoir… » explique-t-il à propos de son étude, qui mêle harmonieusement l’émotion et l’observation, ses souvenirs et son savoir.
Il publie en 2012 Ethnologie de la porte, qui se concentre sur cet objet du quotidien, patrimoine matériel vernaculaire si banal, mais riche en significations et accès à tous les imaginaires, à la fois frontière et ouverture sur l’intimité d’une société. Cinq ans après, il poursuit son exploration du quotidien avec une Ethnologie de la chambre à coucher, nouvelle porte sur l’intime universel.
Toujours avec humour, sensibilité et une connaissance encyclopédique, Pascal Dibie remonte en 2020 l’histoire du bureau, cette « aventure de plus de trois siècles partagée au quotidien par cinq milliards de personnes dans le monde » !
Dernier ouvrage paru : Quelques pistes pour sentir venir le fascisme avant qu’il ne s’impose (Édition de l’Aube 2022)